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L’insécurité et comprendre.




J’observe souvent chez mes clients qui portent l’insécurité affective un grand besoin de comprendre ; qui les amène souvent à questionner l’autre : pourquoi tu as fait / pas fait ça ? Mais tu ne me l’as pas dit, mais tu avais dit que, oui mais la dernière fois, tu avais dit que…


Ou alors, ça prend la forme de : « mais pourquoi … ? », « comment ça se fait que… ? », et toutes autres questions qui peuvent devenir envahissantes pour l’entourage.


Pourquoi ce grand besoin de comprendre ?


  • Déjà, l’insécure, par définition, a besoin d’être sécurisé : rassuré. Et si le mental ne comprend pas, il ne peut pas être rassuré. Donc, on ne peut pas faire abstraction de ce besoin. Nous sommes des êtres doués de raison ; rationnels et donc, nous avons besoin de comprendre.

 

  • Sauf que. La peur et la raison ne font pas bon ménage. Comme je le dis de manière assez familière : la peur ferme les oreilles. Et donc, quand on a peur, on ne peut pas entendre raison : ça ne « rentre » pas. On observe ça chez les enfants que l’on interroge de manière impromptue à l’école, et qui figent devant la classe, alors qu’ils connaissent parfaitement la réponse : dans la peur, ils perdent leurs moyens.

 

Et bien chez les adultes, c’est pareil. Et donc, l’insécure, il a besoin d’être rassuré, mais le problème, c’est que l’insécurité, c’est un tas bien compact de peurs (ce que j’appelle : le plat de spaghetti - emmental -bolognese ; je vous en reparle une autre fois). Et donc, bien qu’il ait un immense besoin d’être rassuré, il n’y a rien que l’on peut dire qui va le rassurer, car il est assourdi par la peur. Quand on a peur, nos facultés cognitives sont diminuées, car toutes nos ressources se mobilisent pour survivre. Et donc, il devient très difficile de comprendre.

 

 

Donc, on fait quoi ?

 

1.       On commence par le (ou se, si c’est avec soi-même) faire patienter. Dire (se dire) : je vais m’occuper de ton besoin de comprendre, mais pas tout de suite : donnes-moi un peu de temps.

 

2.      Et on fait parler. Ou se parler. Pour parler de ses peurs. Prendre le temps de les identifier ; de les regarder en face. Sans se noyer dedans, sans les amplifier ; simplement de reconnaitre leur existence et toute la place qu’elles occupent à l’intérieur de nous.

 

3.       Après, on fait le lien entre le besoin de comprendre qui peut passer par l’enquête, et les peurs : « tu me demandes pourquoi je ne t’ai pas dit ça, mais en fait, je comprends que c’est parce que tu as peur que je te dissimule quelque chose ; n’est -ce pas ? »

 

4.      A cette étape-ci, la personne insécure est davantage en état d’entendre la réponse, car la peur s’est apaisée par le simple fait d’avoir été validée. Donc, on répond au besoin de comprendre : on explique, on clarifie, on donne sa position.

 

5.      Et après, surtout, surtout, on n’oublie pas de vérifier ! (on se souvient de l’outil magique et révolutionnaire dont je vous parlais la semaine dernière) : qu’est-ce que tu as entendu ? Qu’est-ce que tu retiens de ce que je viens de te dire ?

 

C’est essentiel de poser la question, pour que la personne se valide elle-même dans son besoin de comprendre et dans le fait que le besoin a été répondu. Et c’est comme ça ; une validation après l’autre, que se construit une sécurité relationnelle 😊 


Maguelone Boé

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