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Photo du rédacteurMaguelone Boe

De quoi je me plains ? Quand on voit la misère du monde…

C’est un commentaire fréquent parmi mes clients, suscitant souvent une certaine tristesse de ma part, car il tend à nier le ressenti. Toutefois, il mérite quelques éclaircissements, à mon sens.


1. La plainte est de la victimisation, ce qui peut être désagréable pour tous les protagonistes. Il n'est pas plaisant de l'entendre (ou même de s'entendre !) lorsque l'on est plongé dedans. Toutefois, il faut reconnaître que la plainte peut également fonctionner comme un mécanisme de défense, évitant ainsi de faire face à des émotions plus profondes et parfois effrayantes. Accepter parfois cette phase de plainte, telle une porte d'entrée vers des sentiments plus authentiques, peut être nécessaire. Il est crucial toutefois de ne pas rester « pris » dans cette phase. Il s'agit de se voir dans la plainte, de se regarder avec bienveillance (mais sans complaisance !) et de choisir de passer de l’autre côté pour explorer les véritables ressentis.


2. Souvent, lorsque l'on se dit : "De quoi je me plains ?", on ne se plaint pas réellement, mais plutôt on reconnaît et on admet que l’on vit quelque chose de désagréable, pénible, voire souffrant. Se couper brusquement par un : « De quoi je me plains ? » devient alors une forme de brutalité envers soi-même. C'est un peu comme secouer un enfant qui pleure ou crier après un enfant qui a peur. Cette réaction n'a rien de bénéfique, bien au contraire. Elle représente une forme d’injonction à nier ce qui est présent.

 

3. Quant à la souffrance du monde, reconnaître nos propres souffrances n'ajoute ni n'enlève rien à la souffrance mondiale. C'est le fait de la NIER qui impacte cette souffrance globale. En niant nos propres émotions, nous sommes inconsciemment absorbés par elles, dépensant de l’énergie à les refouler, à les contourner, cherchant des stratégies inconscientes pour nous en occuper sans paraître nous en occuper.

Or nous sommes intrinsèquement orientés vers le bonheur. Donc, si nous ne nous sentons pas bien et que nous le nions, notre être tout entier, notre âme, luttera pour retrouver le chemin de la joie et du bonheur.


Si vous souhaitez soulager la souffrance du monde, commencez par reconnaître la vôtre à sa juste mesure, mais à sa pleine mesure. C’est ainsi que vous pourrez retrouver l’espace intérieur nécessaire pour prendre soin des autres, si tel est votre désir.

 

Permettez-moi de partager une histoire que j'apprécie beaucoup, même si sa véracité demeure incertaine.


Un jour, les petites sœurs de Mère Teresa la sollicitent en disant : « Mère, nous n’en pouvons plus. Nous avons tant de travail pour aider les pauvres, d'innombrables besoins et nous manquons de temps... Pouvons-nous réduire le temps de méditation du matin de 30 minutes à 15 minutes ? » Mère Teresa leur répond : « Je vais réfléchir (et prier) et je vous reviens. » Quelques jours plus tard, elle leur annonce : « J'ai entendu votre demande et compris que vous souhaitez plus de temps pour vous occuper des pauvres. Par conséquent, le temps de méditation du matin, au lieu de durer 30 minutes, durera 1 heure. » Voilà qui démontre qu'il est impossible de négliger notre propre bien-être.


Et vous, comment prévoyez-vous de prendre soin de vous et de cultiver l’amour de soi au cours de la prochaine semaine ?

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