On continue cette semaine avec notre exploration de cette émotion, absolument géniale qu'est la peur.
Je vais commencer par une petite histoire. Une fois, j'étais à la plage avec des amis et et leur petit garçon de huit ans : Alex. C’était un jour où il y avait beaucoup de vent, et quelques vagues pouvaient être impressionnantes. Nous étions dans la mer à jouer avec les vagues, et le petit garçon, Alex, était juste au bord de l'eau à nous regarder. Nous l'appelions pour l'encourager à venir jouer avec nous. Il n'arrêtait pas de dire : "Je n'ai pas envie, non je n'ai pas envie". En fait, tout dans son attitude montrait qu'il crevait d’envie de nous rejoindre, mais il avait peur. Sauf qu'il n'avait pas appris à dire "j'ai peur", et du coup, il disait "je n'ai pas envie".
On a peur tout le temps
Je dis souvent à mes étudiants que l'on a peur, probablement en moyenne 20 fois par heure. Non, pas 20 fois par jour ou par mois, mais par heure.
Parfois, ce sont des petites peurs que l'on ne sent même pas passer, que l'on banalise, comme la peur d'avoir froid si je ne prends pas mon manteau. D'autres fois, il s'agit de peurs plus importantes, comme la peur de me tromper, la peur d'arriver en retard. D'autres fois encore, il s'agit de peurs bien envahissantes, comme la peur de vivre du ridicule ou de la honte. Et finalement, il y a des peurs viscérales, comme la peur d'être rejeté, de ne pas être aimé ou bien la peur de mourir. Tout cela fait beaucoup de peurs qui nous traversent tout au long de la journée.
Ce que j'observe, c'est que souvent, on ne va pas dire "j'ai peur", on va dire par exemple "je n'ai pas envie", "ça me gonfle", "ça me saoule" ou "je ne comprends pas". Bref, on se détourne de la peur.
La peur : la porte d'entrée vers nos besoins
Et c'est fort dommage, car la peur, quand elle est réelle et qu'elle n'est pas générée par un discours, un film, une histoire que je me raconte, la peur a une vocation qui est très utile : celle de m'informer que j'ai un besoin. Un besoin de sécurité, de stabilité, de reconnaissance, de liberté, de créativité. Bref, la peur est le signal d'alarme que je vis quelque chose qui est très important. La peur me communique une information sur moi-même, et cette information, j'ai tout avantage à la prendre en considération.
Si je reviens à mon petit garçon du début, Alex, s'il avait appris à dire "j'ai peur", il aurait pu chercher à voir comment il peut s'occuper de lui. C'est quoi le besoin qui est là ? Ça peut être le besoin d'être rassuré que son papa ou sa maman vont rester tout proche de lui, le besoin de se sentir soutenu pour rentrer dans les vagues qui lui faisaient peur. Et en même temps, il y a d'autres besoins qui pourraient être là ; comme le besoin de s'amuser avec nous dans les vagues, le besoin d'explorer quelque chose de nouveau, le besoin de se dépasser et de ressortir fier de lui, etc.
Le cadeau de la peur
Bref, derrière chaque peur, se cache un, ou des besoins. C'est ça le cadeau de la peur : c'est que si on prend le temps de s'y arrêter un peu, elle nous renseigne sur nos besoins.
Et les besoins, c'est comme la peur : il y a des petits besoins (ex : peut-être que je vais prendre un pull au cas où), des moyens besoins (ex : de mettre en place des "trucs" pour ne pas me faire vivre du ridicule, même si ma présentation se passe mal), ou des grands besoins (ex : trouver comment me rassurer que je vais survivre si je vis de l'exclusion ; aussi irrationnel que cela soit).
Donc, plutôt que de refouler la peur, de la balayer du revers de la main parce qu'elle est irrationnelle ou stupide, il est utile de passer quelques minutes à "respirer dedans" : prendre le temps de la ressentir, pour voir ce qu'elle m'apprend sur moi dans le moment présent. Ce qu'elle m'enseigne du besoin qui est là et dont je peux m’occuper.
Pour me rendre plus solide, faire grandir ma confiance en moi, en mes ressources, en ma capacité à “être une bonne mère pour moi”, et être plus libre dans ma vie.
Et vous ?
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Maguelone Boé, ✨ Spécialiste des Relations Épanouies. Je vous accompagne individuellement, en couple ou en groupe pour apprendre à mieux communiquer et vivre des relations satisfaisantes.
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